"Depuis que
j'ai commencé, je sais ce que je veux faire et je sais où je vais. Je me suis
construit un plan bien précis que je suis", assure Dominique Siby. C'est donc suivant
méticuleusement son "plan" que le jeune
entrepreneur né et élevé au Gabon a
réussi à distinguer sa marque de luxe. Baptisée Felio Siby en hommage à son défunt père
avec qui il portait le projet d'investir dans ce secteur, la marque est apposée
sur toutes les créations que propose la société éponyme: de la maroquinerie
constituée de sacs de voyage pour hommes, des sacs à main pour femme et divers
accessoires dont la fourchette de prix est établie entre 2 000 dollars et 50 000 dollars l'unité; l'horlogerie
masculine lancée il y a deux ans et commercialisée entre 80 000 dollars et 200 000 dollars la pièce.
Choix stratégiques
"Felio Siby
s'adresse aux personnes qui ont déjà toutes les marques et qui veulent s'offrir
ce que les autres n'ont pas, voire, ce qu'elles seront seules à posséder", explique l'entrepreneur. A 95%
faite à la main, sa production est en effet constituée d'une large gamme de
pièces uniques. Parti pour ne produire que pour la gente masculine, il s'est
retrouvé à confectionner du féminin suite aux demandes récurrentes de son
entourage. "Aujourd'hui, Felio Siby est une marque mixte",
se réjouit-il.
Basée à Miami aux Etats-Unis, l'entreprise fabrique sa maroquinerie en Italie et son horlogerie en Suisse, grâce à des partenariats avec
des firmes locales.
"Je pars du
principe qu'on ne peut prétendre faire du luxe et produire en Chine", estime Siby.
Au début de son
aventure il y a quatre ans, l'homme d'affaires produisait aux Etats-Unis. "Mais
quand on voit la qualité du savoir-faire italien, poursuit-il, on ne peut pas
trouver mieux. Des sacs en peaux de crocodile incrustés de diamants ou
imprégnés de 24 carats de poussière d'or, c'est exceptionnel!".
Un des sponsors phares en formule 1
La marque prend définitivement
son envol en 2016, lorsqu'elle devient le sponsor officiel du coureur
brésilien de Formule 1 Felipe Massa et de l'écurie anglaise Sahara Force India.
Pour cette dernière, l'événement a été célébré en grande pompe sur un yacht
à Monaco en présence du gotha du
sport business. Des contrats toujours en cours que Siby a réussi à dénicher
grâce à ses "réseaux".
Il a également
sponsorisé deux tennismans dont le tchèque Tomas Berdych lorsque celui-ci figurait dans le top 10
mondial. "Toutes ces collaborations m'ont ouvert beaucoup de
portes", confie le businessman qui "ne pense
pas" qu'il aurait eu les mêmes résultats s'il n'avait pas
choisi le truchement du sport le plus cher au monde pour faire connaitre sa
marque.
Très vite, il s'est
attiré les projecteurs de la télévision et la presse américaines. Le magazine Forbes le présente même comme l'un
des entrepreneurs les plus prometteurs de Miami. Actuellement, sa
clientèle constituée non seulement de sportif, mais aussi d'hommes d'affaires
et de personnes fortunées réside en Amérique, en Europe,
et en Afrique. Jusqu'à l'année dernière, ces
derniers pouvaient se rendre dans ses boutiques sur la célèbre avenue de
Miami. "Je les ai fermées, car elles se sont avérées non
stratégiques pour moi. Je me suis tout simplement rendu compte que les ventes
hors magasin étaient beaucoup plus importantes".
Sa plus grosse vente réalisée en Afrique !
Siby a donc recentré
sa stratégie commerciale depuis un an, écoulant exclusivement sa marchandise
par internet ou au sein de son réseau, qu'il continue d'étoffer en bon diplômé
en relations internationales. L'entrepreneur reconnait également le coup de
pouce des réseaux sociaux qui lui ont récemment permis, à titre d'exemple, de
livrer à un Israélien qui avait découvert la marque sur internet. "Nous
pouvons nous déplacer n'importe où dans le monde pour livrer à un client
demandeur de certaines pièces. Nous le faisons pour la clientèle russe à
Londres et en Afrique", explique-t-il.
Sur le Continent,
quelques pays reviennent dans son portefeuille clients : Congo Brazzaville, Gabon, Cameroun et Angola. Si l'homme d'affaires se veut discret sur son
chiffre d'affaires, il admet toutefois le marché juteux.
"Depuis que
Felio Siby existe, ma plus grosse vente a été réalisée en Afrique", confie l'entrepreneur tenue par
une clause de confidentialité sur l'identité du pays. Toutefois,
ajoute-t-il, "la commande concernait quelques sacs de plus de
30 000 dollars la pièces".
Le marché est donc
bel et bien là en Afrique. "Les Africains aiment se faire
plaisir et dépensent beaucoup d'argent dans le luxe", fait
remarquer l'homme d'affaires, rappelant les 4 milliards de dollars générés chaque année par le secteur. Siby
déplore cependant qu'en dépit de cette appétence des fortunés du Continent pour
le luxe, il y ait encore très peu de marques africaines qui arrivent à se
creuser un sillon considérable sur ce marché. Chez Felio Siby en tout
cas, "2018 est l'année de l'Afrique!".
Le businessman est
en train de mettre en place une stratégie qui lui permettra d'agrandir son
portefeuille client sur le continent. En ligne de mire, le Nigeria, pour sa brochette fournie de
milliardaires et millionnaires. Son rêve ultime, arriver un jour à produire en
Afrique pour sa clientèle mondiale.
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