La crise entre le président Alassane Ouattara et Guillaume Soro continue de livrer ses secrets. Longtemps en de bons termes, le président ivoirien et son ancien Premier ministre sont aujourd'hui de véritables ennemis. La tension semble avoir atteint le point du non-retour le lundi 23 décembre 2019 avec le mandat d'arrêt international lancé contre le député de Ferké. Et pourtant, il semble qu'un deal aurait pu permettre d'aplanir les sentiers.
Comment Guillaume Soro a refusé l'offre de Ouattara
Jusqu'au soir du 22 décembre, le président ivoirien Alassane Ouattara espérait convaincre son ancien allié Guillaume Soro de le rejoindre dans le cadre d'un accord politique. Sans que Guillaume Soro ne soit obligé d'adhérer au RHDP, Alassane Ouattara a proposé un partage du pouvoir avec le GPS en cas de victoire de sa formation politique à l'élection d'octobre 2020.
En échange Guillaume Soro qui aurait dû retarder son retour à Abidjan de 2 à 4 mois comme le lui demandait Alassane Ouattara devait accepter que son mouvement Générations et Peuples et Solidaires (GPS) rallie le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) dès le premier tour de l'élection présidentielle.
Le président ivoirien, avait par ailleurs garanti à Soro que ni le premier ministre Amadou Gon Coulibaly ni le ministre de la défense Hamed Bakayoko n'auraient participé aux négociations. Une offre refusée par Guillaume Soro, qui avait appelé ses militants à l'accueillir le 23 décembre à l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Alassane Ouattara avait chargé son ministre de la sécurité, le général Vagondo Diomandé, d'éviter tout rassemblement des partisans de l'ancien président de l'Assemblée nationale. Le patron de l'influente Direction de la surveillance du territoire (DST), le commissaire Inza Diomandé, avait quant à lui été chargé de surveiller l'activité des proches de Guillaume Soro. L'ancien leader étudiant, dont le vol a été dérouté à Accra, a un temps imaginé passer la nuit dans la capitale ghanéenne avant de se rendre le lendemain par la route à Lomé, d'où il souhaitait pouvoir continuer à battre campagne. Mais Guillaume Soro n'a pas été autorisé par les autorités ghanéennes à quitter son jet Bombardier Challenger 600.
Un bataillon ivoirien d'artillerie commandé par le colonel Zakaria Koné avait été déployé à Noé (sud-est), sur la frontière ivoiro-ghanéenne, au cas où Guillaume Soro aurait souhaité regagner la Côte d'Ivoire par la route.
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