L’acte est aussi fort qu’inédit dans le sport
professionnel américain : protestant contre les tirs de policiers sur
Jacob Blake, les Milwaukee Bucks ont boycotté leur match de playoffs mercredi
26 août, suivis par d’autres équipes de base-ball, de football et le
tournoi de tennis de Cincinnati.
Du jamais-vu. En quelques heures, le mouvement lancé
par les basketteurs de Milwaukee a fait tache d’huile, après avoir contraint la
National Basketball Association (NBA) à reporter deux autres rencontres
également prévues mercredi, Houston - Oklahoma City et Los Angeles - Portland,
les joueurs de ces équipes ayant également opté pour un boycottage.
Ce sont d’abord les Brewers – sis comme les Bucks
à Milwaukee, à une cinquantaine de kilomètres de Kenosha, où a eu lieu le drame
de dimanche – qui ont emboîté le pas en refusant de jouer contre
Cincinnati. Deux autres matchs de la Ligue majeure de base-ball (MLB) ont ainsi
été reportés. Idem en MLS, la ligue nord-américaine de football, où cinq des
six rencontres au programme ont été boycottées par les joueurs.
Puis, après que la Japonaise Naomi Osaka a décidé de
ne pas disputer sa demi-finale du tournoi de Cincinnati, délocalisé à New York,
les organisateurs de l’épreuve ont décidé à leur tour de reporter à vendredi
les matchs prévus jeudi. « Le tennis prend collectivement
une position contre l’inégalité raciale et l’injustice sociale qui, une fois de
plus, ont été mises au premier plan aux Etats-Unis. La Fédération américaine de
tennis (USTA), les circuits ATP et WTA ont décidé de reconnaître ce moment en
interrompant le jeu », ont-ils fait savoir.
Nouveau choc
Le report des matchs de jeudi à vendredi est-il de
nature à réintégrer Osaka dans le tournoi, si tel est son souhait ?
Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), l’USTA n’a pas donné de réponse
dans l’immédiat.
« En tant que femme noire, j’ai
l’impression qu’il y a des questions beaucoup plus importantes qui nécessitent
une attention immédiate, plutôt que de me regarder jouer au tennis », a justifié la
jeune femme de 22 ans, née de mère japonaise et de père haïtien, et qui a
souvent pris la parole ces derniers mois pour dénoncer l’injustice raciale.
Les joueurs de NBA sont, eux, les plus proactifs sur
ce terrain. La pose du genou à terre pendant l’hymne national, les mots
« Black Lives Matter » peints en noir sur les parquets, les slogans
au dos des maillots des joueurs, leurs prises de parole régulières pour
réclamer justice étaient depuis la reprise de la saison la preuve de la
mobilisation au sein de la ligue pour œuvrer contre le racisme.
Mais trois mois après la mort de George Floyd, le sort de Jacob Blake,
Afro-Américain de 29 ans grièvement blessé lors de son interpellation, a
causé un nouveau choc. Les basketteurs ont été traumatisés par la scène filmée dans laquelle on entend sept coups de feu
atteignant dans le dos ce père de famille qui essayait, après
avoir résisté à son interpellation, d’entrer dans sa voiture où se trouvaient,
selon son avocat, trois de ses fils âgés de 3, 5 et 8 ans.
« Nous ne pouvons pas nous concentrer sur le basket »
« Au cours des derniers jours dans notre Etat, le Wisconsin, nous
avons vu la terrible vidéo de Jacob Blake et les tirs supplémentaires sur les
manifestants. Malgré le plaidoyer écrasant pour le changement, il n’y a pas
d’action, donc nous ne pouvons pas nous concentrer aujourd’hui sur le
basket », ont justifié les joueurs des Bucks.
Leur décision a surpris les joueurs du Magic d’Orlando, qui ont confié
ne « pas avoir été au courant de l’initiative, tout en y
adhérant », et Barack Obama a félicité sur Twitter « les
joueurs qui défendent ce en quoi ils croient », ajoutant : « Il
faudra que toutes nos institutions défendent nos valeurs. »
Dans la foulée de ce premier boycottage, la superstar des Lakers, LeBron James, a alors tweeté : « NOUS
DEMANDONS LE CHANGEMENT. ON EN A MARRE », annonçant la suite.
Or, selon la chaîne de télévision ESPN et le site The Athletic, lors
d’une réunion mercredi soir, lui et ses coéquipiers, ainsi que l’équipe des
Clippers de Los Angeles, ont voté pour l’arrêt pur et simple de la saison de
NBA, contrairement aux autres équipes encore concernées par les playoffs.
Les discussions doivent reprendre jeudi, tandis que la ligue tiendra un
conseil d’administration, impliquant les dirigeants et propriétaires de
franchises, pour « répondre aux préoccupations des joueurs ».
Trois matchs sont au programme jeudi. Nul ne sait pour l’heure s’ils seront
boycottés ni si la saison se poursuivra.
Nouveau choc
Le report des matchs de jeudi à vendredi est-il de
nature à réintégrer Osaka dans le tournoi, si tel est son souhait ? Interrogée
par l’Agence France-Presse (AFP), l’USTA n’a pas donné de réponse dans
l’immédiat.
« En tant que femme noire, j’ai
l’impression qu’il y a des questions beaucoup plus importantes qui nécessitent
une attention immédiate, plutôt que de me regarder jouer au tennis », a justifié la
jeune femme de 22 ans, née de mère japonaise et de père haïtien, et qui a
souvent pris la parole ces derniers mois pour dénoncer l’injustice raciale.
Les joueurs de NBA sont, eux, les plus proactifs sur
ce terrain. La pose du genou à terre pendant l’hymne national, les mots
« Black Lives Matter » peints en noir sur les parquets, les slogans
au dos des maillots des joueurs, leurs prises de parole régulières pour
réclamer justice étaient depuis la reprise de la saison la preuve de la
mobilisation au sein de la ligue pour œuvrer contre le racisme.
Mais trois mois après la mort de George Floyd, le sort de Jacob Blake,
Afro-Américain de 29 ans grièvement blessé lors de son interpellation, a
causé un nouveau choc. Les basketteurs ont été traumatisés par la scène filmée dans laquelle on entend sept coups de feu
atteignant dans le dos ce père de famille qui essayait, après
avoir résisté à son interpellation, d’entrer dans sa voiture où se trouvaient,
selon son avocat, trois de ses fils âgés de 3, 5 et 8 ans.
« Nous ne pouvons pas nous concentrer sur le basket »
« Au cours des derniers jours dans notre Etat, le Wisconsin, nous
avons vu la terrible vidéo de Jacob Blake et les tirs supplémentaires sur les
manifestants. Malgré le plaidoyer écrasant pour le changement, il n’y a pas
d’action, donc nous ne pouvons pas nous concentrer aujourd’hui sur le
basket », ont justifié les joueurs des Bucks.
Leur décision a surpris les joueurs du Magic d’Orlando, qui ont confié
ne « pas avoir été au courant de l’initiative, tout en y
adhérant », et Barack Obama a félicité sur Twitter « les
joueurs qui défendent ce en quoi ils croient », ajoutant : « Il
faudra que toutes nos institutions défendent nos valeurs. »
Dans la foulée de ce premier boycottage, la superstar des Lakers, LeBron James, a alors tweeté : « NOUS
DEMANDONS LE CHANGEMENT. ON EN A MARRE », annonçant la suite.
Or, selon la chaîne de télévision ESPN et le site The Athletic, lors
d’une réunion mercredi soir, lui et ses coéquipiers, ainsi que l’équipe des
Clippers de Los Angeles, ont voté pour l’arrêt pur et simple de la saison de
NBA, contrairement aux autres équipes encore concernées par les playoffs.
Les discussions doivent reprendre jeudi, tandis que la ligue tiendra un conseil d’administration, impliquant les dirigeants et propriétaires de franchises, pour « répondre aux préoccupations des joueurs ». Trois matchs sont au programme jeudi. Nul ne sait pour l’heure s’ils seront boycottés ni si la saison se poursuivra.
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