Après
18 mois d’intérim, le Camerounais Célestin Tawamba a été élu président de
l’Union des patrons d’Afrique Centrale (Unipace) pour un mandat de deux ans. Au
cours des deux prochaines années, il entend hisser l’organisation patronale
sous-régionale à une nouvelle dimension. Retour sur le parcours de cet homme
d’affaires à succès.
Pour ce chef
d'entreprises de 52 ans, la veste du président de l'Unipace n'est pas un
nouveau vêtement, puisqu'il en a assuré l'intérim depuis avril 2016, soit 18
mois, suite au décès de son prédécesseur, le camerounais André Fotso.
Fin businessman
L'homme est un
businessman aguerri. Diplômé en finances de HEC et de l'Université Paris
Dauphine, il a fait ses armes chez Ernst & Young au début des années 1990,
avant de rejoindre le forestier libanais Hazim en tant que directeur financier.
Son aventure entrepreneuriale démarre en 2002, lorsqu'il crée La Pasta, une
société de production de farine et de pâtes alimentaires dont la croissance est
si rapide qu'elle passe d'une production de 25 tonnes à 250 tonnes en l'espace
de sept ans. Il passe à vitesse supérieure en rachetant, en 2005, la filiale
locale de Panzani, leader historique du marché des pâtes alimentaires au
Cameroun.
Ces deux succès lui
donnent l'envie d'aller plus loin et de remporter de nouveaux défis.
Aujourd'hui, il est à la tête d'un conglomérat, Cadyst Invest, investi dans
divers secteurs dont l'agroalimentaire et l'industrie pharmaceutique. En effet,
il est le premier homme d'affaires d'Afrique centrale à implanter localement
une unité de fabrication de médicaments génériques. C'était en 2009 à Douala.
Un projet rendu possible grâce à un emprunt de 8 milliards de Fcfa, obtenus de trois banques camerounaises. Son empreinte
dans l'industrie pharmaceutique est en outre renforcée par les 75% de capital
de la Société Industrielle de Produits Pharmaceutiques (SIPP) rachetés à des
Belges il y a dix ans.
Depuis fin juin
2017, cet entrepreneur préside l'organisation patronale camerounaise dans
l'optique de la rendre "plus puissante et plus conquérante". Et
c'est quasiment le même esprit qui l'anime désormais à la tête du patronat
d'Afrique centrale. "L'UNIPACE doit exercer un leadership intellectuel et
d'intervention sur les nombreux sujets qui impactent la vie de nos entreprises
et affaiblissent le potentiel de croissance de nos économies", a déclaré
Tawamba devant la presse.
Favorable à l'entrée du Rwanda et
de l'Angola à l'Unipace
Secondé à ce poste
par Laurence Nassif, Président du Groupement Inter-professionnel de
Centrafrique (GICA), Célestin Tawamba veut travailler au renforcement des
économies de la CEMAC, mais ne veut pas s'y limiter. Il prône également
l'ouverture de l'Unipace "aux organisations patronales de la
CEEAC [Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale] dont les
pays ne sont pas membres de la CEMAC", à
savoir, l'Angola, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, la RDC, et le Burundi.
Pour l'instant,
Tawamba n'a pas encore évoqué les pistes qu'il envisage dans l'éventuelle mise
en place de cette ouverture. Mais il est évident qu'une telle orientation
renforcerait la puissance des patrons d'Afrique centrale, surtout au vu de la
dynamique économique et l'influence internationale de certains pays comme le
Rwanda et l'Angola.
Quoi qu'il en soit,
le nouveau patron des patrons d'Afrique centrale devra rendre compte de son
bilan de mi-parcours en 2019 lors des assemblées générales de l'Unipace qui se
tiendront dans la capitale congolaise, Brazzaville.
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