mardi 2 janvier 2018

Les 8 décideurs africains qui feront 2018

Qu'ils soient diplômés ou autodidactes, nouvellement nommés ou expérimentés, hommes ou femmes, ces dirigeants ne reculent devant aucun obstacle pour faire progresser leur entreprise. Portraits.


Diallo Aissata Beavogui, la tête dans la bauxite

Tech Media News

La directrice générale de Guinea Alumina Corporation (GAC), Diallo Aissata Beavogui concentre toute son énergie pour voir la mine de Sangaredi entrer en production en 2019.

Quand Conakry fait la promotion des réformes économiques entreprises en faveur des investissements en Guinée, les autorités n’oublient pas de citer le projet d’Emirates Global Aluminium (EGA). À Kamsar, le groupe dubaïote s’est engagé à construire une usine pour transformer la bauxite en alumine. Pour l’heure, Diallo Aissata Beavogui, directrice générale de Guinea Alumina Corporation (GAC), filiale d’EGA, travaille d’arrache-pied pour construire les infrastructures nécessaires à l’entrée en production de la mine en 2019.
Née en Guinée, éduquée au Sénégal, cette quadragénaire a commencé sa carrière aux États-Unis dans des cabinets spécialisés en audit gouvernemental, après avoir décroché un bachelor en comptabilité à l’université de Binghamton (État de New York). En 2014, elle a rejoint GAC en tant que directrice de la conformité, avant d’être propulsée à la place de numéro un après la nomination de Mamady Youla au poste de Premier ministre.

Alioune Ndiaye, le discret

Tech Media News

Alioune Ndiaye, directeur général de Sonatel, est un homme discret mais ses résultats positifs devraient en faire l'un des entrepreneurs importants de 2018.
Suivant l’exemple de son mentor et prédécesseur à la tête de Sonatel, Cheikh Tidiane Mbaye, Alioune Ndiaye, 57 ans, cultive la discrétion à l’extrême. En dehors des conférences de presse données à l’occasion de la publication des résultats financiers de la plus importante filiale d’Orange en Afrique (1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2016), rares sont les médias à avoir recueilli ses confidences. Peu importe, son bilan parle pour lui.
Depuis 2012, il a consolidé la croissance de son groupe et préservé sa rentabilité. Le Sénégalais, diplômé de Télécom Sud Paris, peut aussi se targuer d’avoir convaincu sa maison mère d’autoriser Sonatel à reprendre son développement international via l’acquisition en 2016 d’Airtel, en Sierra Leone.
Très apprécié de Stéphane Richard, PDG d’Orange, et de Bruno Mettling, patron des filiales d’Afrique et du Moyen-Orient, qui louent sa rigueur et sa diplomatie, l’ancien directeur général d’Orange Mali, de 2002 à 2012, pourrait prendre davantage de responsabilités dans les mois qui viennent au sein du groupe français.

Basil El-Baz, génie de l’entrepreneuriat

Tech Media News

Avant même de quitter les amphithéâtres de Harvard, Basil El-Baz avait réussi à mettre en évidence ses talents d’entrepreneur en transformant son projet de fin d’études en success-story industrielle.

Promoteur d’une usine d’ammoniaque, la première en Égypte, il l’avait revendue en 2005, avant même sa construction, à un pool d’investisseurs dont le principal était Orascom Construction Industries, dirigé par Nassef Sawiris.
Depuis, le quadragénaire s’est imposé dans le gotha des affaires égyptiennes. Entré dans le classement Choiseul des leaders africains de moins de 40 ans en 2015, il était numéro un du dernier palmarès, publié au mois de septembre. Brillant, accessible, très bien connecté, il fait partie de ces patrons que l’incertitude et l’instabilité politique n’effraient pas.


Son groupe, Carbon Holdings, structure actuellement le financement d’un complexe industriel estimé à 10 milliards de dollars.

Abdelmoumen Ould Kaddour face au défi Sonatrach

Tech Media News

Depuis mars 2017, Abdelmoumen Ould Kaddour est le nouveau PDG de Sonatrach, un poste connu pour son instabilité en Algérie.

Être nommé à la tête de Sonatrach, c’est la certitude d’avoir signé un CDD. Au cours des seize dernières années, le géant algérien a connu dix PDG. La valse des dirigeants n’est sans doute pas étrangère aux difficultés que connaît la compagnie nationale, dont les revenus ont fondu de moitié entre 2014 et 2016 (de 62,8 milliards à 28,8 milliards de dollars, soit de 53 milliards à 24,3 milliards d’euros).
Promu en mars 2017 à la surprise générale, Abdelmoumen Ould Kaddour, 66 ans, dont le parcours est marqué par une condamnation en 2007 à trente mois d’emprisonnement pour une énigmatique affaire d’espionnage dans laquelle il a ensuite été blanchi, a pour mission de remettre sur les rails l’opérateur pétrolier, moteur de l’économie nationale. Parmi ses chantiers prioritaires : rétablir la confiance avec les partenaires étrangers pour poursuivre l’exploration du sous-sol algérien et revoir les circuits de commercialisation du gaz.
Diplômé du Massachusetts Institute of Technology, il pourra mettre à profit l’expérience acquise à la tête de Brown & Root Condor (BRC), coentreprise créée par Sonatrach avec une filiale de Halliburton, le géant américain du pétrole et de la construction.

A 81 ans Mama Tajmouati accélère !

Tech Media News

Classée les femmes les plus influentes du continent, Mama Tajmouati, PDG d’Ynna Holding a hérité de l'empire de son mari Miloud Chaabi, et continue a investir !
Décédé en 2016, Miloud Chaabi était l’un des plus grands capitaines d’industrie du Maroc. Son empire comprend plus de trente filiales dans l’immobilier, l’industrie, le BTP, la distribution, l’agroalimentaire ou encore les énergies renouvelables, et une solide fondation d’œuvres sociales.
Désormais, c’est son épouse, Mama Tajmouati, 81 ans, qui préside aux destinées des affaires familiales avec l’appui de ses enfants et qui organise sa succession. Active au sein du groupe bien avant la disparition du fondateur, elle a annoncé vouloir accélérer son développement.
Tech Media News

Fin novembre, elle était aux côtés de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique, et d’Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie et des Mines, pour inaugurer à Kenitra les deux nouvelles unités de production de Gharb Papier et Carton (GPC), filiale d’Ynna Holding, pour un investissement de plus de 800 millions de dirhams (71,5 millions d’euros).

Ndagano doit saisir sa chance au vol

Tech Media News

Chance Ndagano, directeur général de Rwandair depuis avril 2017, arrive au milieu d'une situation complexe et doit redresser la compagnie pour s'imposer en 2018.

En avril, la nomination de Chance Ndagano à la tête de la compagnie nationale rwandaise a fait l’effet d’une bombe. En poste depuis 2010, son prédécesseur, John Mirenge, a été limogé sans la moindre explication sur instruction du président Paul KagameLe décollage de Rwandair repose désormais sur les épaules de cet ancien pilote, diplômé en aéronautique, qui a notamment été directeur des opérations d’Akagera Aviation, une petite compagnie privée qui dispose d’une flotte d’hélicoptères pour des vols d’affaires.
L’intéressé a également servi comme vice-administrateur de l’aviation civile rwandaise. Si son pedigree apparaît relativement léger, sa mission revêt la plus haute importance pour le pays des Mille Collines, qui souhaite devenir un hub régional. Pour parvenir à ce résultat, Chance Ndagano devra jouer l’équilibriste entre les ambitions de la compagnie en matière de liaisons intercontinentales et une situation financière dégradée en raison d’un fort endettement.

Apollinaire Compaoré, l’opiniâtre

Tech Media News

Le PDG de Planor Afrique, Apollinaire Compaoré pourrait être l'un des entrepreneurs de 2018. Son avenir est plein de projet et son passé montre qu'il a assez de hargne et de patience pour mener à bien ses entreprises.

Opiniâtre, têtu même, Apollinaire Compaoré n’est pas du genre à abandonner. Lorsqu’en 2012 il a décroché la troisième licence de téléphonie au Mali, l’autodidacte burkinabè, fondateur du groupe diversifié Planor Afrique, n’imaginait pas qu’il lui faudrait attendre cinq ans avant de lancer son réseau. Mais malgré le conflit avec son ex-associé Cessé Komé, les difficultés à trouver les financements et les menaces de retrait du précieux sésame par l’État malien, l’homme d’affaires n’a jamais perdu de vue son projet.
A la fin du mois de décembre, Atel, contraction d’Alpha Telecom, démarre ses opérations à Bamako en attendant de s’étendre à d’autres villes du pays. Pour financer l’extension de son réseau, le natif de Koassa, situé à une quarantaine de kilomètres de Ouagadougou, pourra dans quelques mois s’appuyer sur sa propre banque, Wendkuni Bank International, pour laquelle il a obtenu un agrément en octobre.

Assurances

Également actionnaire de deux compagnies d’assurances et propriétaire de Telecel Faso, troisième opérateur du marché burkinabè, Apollinaire Compaoré, 64 ans, voit déjà plus loin et met en œuvre une stratégie faisant converger secteurs financier et télécom. La première étape sera le lancement de Telecel Money au Burkina Faso, un service de transfert d’argent et de paiement de factures.

Strive Masiyiwa, le tycoon zimbabwéen arrive dans l’espace francophone

Tech Media News

En mars 2017, le magazine américain Fortune a classé Strive Masiyiwa, 56 ans, à la 33e position de son palmarès des cinquante plus grands leaders rassemblant des personnalités du monde des arts, de la politique et des affaires. Il pourrait sous peu investir au Tchad et au Rwanda.

Réputé homme le plus riche du Zimbabwe (plus de 600 millions de dollars en 2016 selon Forbes), le fondateur du groupe Econet,  Strive Masiyiwa,  établi en Afrique du Sud et présent dans 17 pays, doit sa première reconnaissance internationale à la bataille constitutionnelle qu’il a menée dans son pays pour briser le monopole de l’État dans les télécommunications. Cet épisode est considéré par beaucoup comme une étape décisive dans l’ouverture de ce secteur aux groupes privés sur le continent.
Aujourd’hui, Econet compte une trentaine d’entreprises. Ses équipes sont en discussion avec l’opérateur établi au Luxembourg Millicom pour l’achat de ses filiales en Tanzanie, au Rwanda et au Tchad. Si la vente se concrétise, ce sera la première incursion du tycoon zimbabwéen dans un pays francophone.
Outre des services de téléphonie mobile, Strive Masiyiwa fournit aussi de la fibre optique : il contrôle le groupe Liquid Telecom, premier opérateur privé dans ce domaine en Afrique, dont le réseau se déploie sur plus de 40 000 km, et développe un bouquet panafricain de télévision appelé Kwesé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire