mercredi 15 octobre 2014

Edward Snowden : "Google et Facebook sont des services dangereux"



















Si les entreprises doivent mieux protéger la vie privée de leurs utilisateurs, ces derniers doivent également faire l’effort de chiffrer leurs informations et de ne pas les confier à n’importe quel service. Une question de droit. Et de devoir.

CitizenFour. CitoyenQuatre, si on devait traduire. C’est sous ce nom qu’un « employé gouvernemental expérimenté » a communiqué pendant plusieurs mois avec Laura Poitras. Laura Poitras est la documentariste qui a partagé le prix Pulitzer 2014 avec  Glenn Greenwald qu’elle a accompagné à Hong Kong au printemps 2013. Et CitizenFour, c’est évidemment Edward Snowden. CitizenFour, c’est également le titre du film qu’elle a réalisé sur l’épopée qui a mené aux révélations du whistleblower américain.


Deux informations d'importance

Ce documentaire de 114 minutes sortira sur les écrans américains le 24 octobre prochain, si tout se passe bien. Au fil des nombreux points qu’il aborde, il confirme un point important. Il existe une autre source, haut placée dans les services de renseignement américain, autre qu’Edward Snowden. C’est un détail essentiel puisqu’il confirme certaines rumeurs et analyses, notamment celles de Glenn Greenwald. Cela montre également que le jeune analyste n’est pas le seul à avoir voulu faire connaître la vérité.
Ensuite, on y apprend que la petite amie d’Edward Snowden l’a rejoint en juillet dernier pour s’installer en Russie à ses côtés. Anecdote d’une vie d’exilé forcé, qui a son intérêt toutefois. Car elle détonne avec l’image qu’on se fait habituellement du sonneur d’alarme banni. Un homme esseulé, abandonné de tous, coupé du monde et condamné au malheur. En l’occurrence, sans qu’Edward Snowden n’ait choisi de vivre à Moscou, et s’il indique qu’effectivement, il aimerait pouvoir revenir aux Etats-Unis, pour y avoir un procès juste au cours duquel il pourrait exprimer son point de vue et le défendre, sa vie ne semble pas si déprimante que cela, finalement. Pas si coupé du monde, non plus, puisqu’il intervient dans le débat qu’il a lancé et donne régulièrement des interviews.
© The New Yorker

Le devoir de préserver sa vie privée

Récemment Edward Snowden a d’ailleurs répondu à de nombreuses questions lors d’une interview en direct organisée par le New Yorker. C’est dans ce cadre qu’il est revenu sur la nécessité d’une réforme législative et également sur le besoin des citoyens à revendiquer leur droit. Pour lui la position du « je n’ai rien à cacher » n’est pas viable. « Quand vous dites : ’’Je n’ai rien à cacher’’, vous dites ’’Je me moque de ce droit’’. Vous dites ’’Je n’ai pas ce droit, parce que j’en suis arrivé au point où il me faut le justifier’’. Alors que la façon dont fonctionne le droit fait que le gouvernement doit justifier son intrusion dans vos droits. »



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