Loyers, alimentation ou encore produits d’hygiène: les
deux principaux syndicats étudiants estiment à plus de 2 % l’augmentation
du coût de la vie étudiante entre 2018 et 2019. Elles réclament une réforme des
aides financières destinées aux jeunes qui suivent des études.
2.285 euros. C’est le montant moyen
que devra débourser un étudiant en licence, non boursier et âgé de 20 ans, pour
assurer la rentrée universitaire 2019, selon l’étude de la
Fédération des associations générales étudiantes (Fage) publiée ce dimanche.
C’est environ 2 % de plus qu’en 2018, année qui avait vu ce montant
diminuer par rapport à 2017. «L’année dernière, le budget d’un étudiant
pour la rentrée avait baissé du fait la suppression de la cotisation à la
sécurité sociale, mais on observe en 2019 une augmentation importante d’autres
postes de dépenses, qui étaient restés stables l’année dernière»,
explique Orlane François, présidente de la Fage. Calculés sans prendre en compte les aides au
logement ou l’accompagnement parental, ces chiffres montrent, selon elle, «qu’il
est impossible, pour les étudiants, de couvrir ces dépenses de manière indépendante».
Augmentation des loyers
Ce sont effectivement les dépenses liées à
la vie courante qui augmentent le plus, davantage que les frais ponctuels et
directement liés à la rentrée universitaire. En 2019, ils s’élèveront en
moyenne à 1.135 euros par mois, soit 2,73% de plus qu’en 2018, selon la Fage. Du côté
de l’Unef, qui a
également publié son enquête le 16 août dernier, on évalue cette augmentation à
2,83%.
Paradoxalement les coûts de la vie
étudiante augmentent davantage en région (+3 %) qu’en Île-de-France (+1,9%), selon la
Fage. Une différence qui s’explique notamment par la hausse des loyers, de
3,4 % en région, contre 0,9 % en île de France. «L’augmentation
globale du nombre d’étudiants en France les pousse à se diriger davantage vers
des villes de taille moyenne, comme Limoges ou Angers, qui voient leurs loyers
augmenter. À cela s’ajoute la fusion de différentes universités, comme celles
de Lyon et Saint-Étienne, qui rendent ces villes plus attractives pour les
étudiants», appuie Orlane François.
Les loisirs, dont le montant augmente d’environ 4,3 %, sont également
concernés, mais aussi les frais liés à l’alimentation, aux vêtements et aux produits
d’hygiène ou d’entretien. Pour ceux-là, il faudra compter entre 308 et 340 euros par mois, soit
3,9% de plus que l’année dernière. Idem pour les complémentaires santé, dont le
prix augmente de plus de 2%.
Une augmentation supérieure au taux
d’inflation
Dans son communiqué, l’Unef souligne que
cette augmentation globale du prix de la vie étudiante est supérieure au taux
de l’inflation (1,20%). Les deux syndicats réclament des mesures pour mieux
accompagner financièrement les étudiants. «Lutter contre la précarité
étudiante, c’est aussi un moyen d’améliorer leur taux de réussite», a
soutenu Mélanie Luce, présidente de l’Unef, sur RMC ce lundi.
Selon Orlane François, l’augmentation du coût de la vie courante pour les
étudiants a en effet pour conséquence de les inciter à exercer un travail
salarié, alors que les emplois destinés aux étudiants se précarisent sous
l’effet de la montée en puissance de plateformes telles que Deliveroo ou Uber Eats. «Si elles
offrent aux étudiants la possibilité de choisir leurs horaires, et donc d’être
facilement compatibles avec leurs cours, elles sont aussi synonymes de salaires
très bas et d’une absence de protection sociale», souligne-t-elle. Autant
de temps passé à travailler pour les plus précaires, qu’ils auraient pu passer
à se détendre ou à réviser, selon Mélanie Luce.
«S’il est certain que le coût de la vie étudiante ne
descendra jamais en dessous d’un certain seuil, il nous paraît important de
faire en sorte que tous les jeunes puissent étudier sereinement, notamment en
réformant le système de bourses sur critères sociaux, et en remplaçant les
fameux «échelons» par un calcul linéaire en fonction des revenus de l’étudiant
et du foyer fiscal auquel il est rattaché», conclut Orlane François.
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