Inculpé pour détournement de deniers publics.
Au terme de son audition ce mardi par un juge d'instruction, le maire de Dakar n'est pas ressorti libre du Palais de justice. Accusé de détournement de deniers publics et d'association de malfaiteurs, il a été écroué dans la soirée avec six de ses collaborateurs.
« On a fini. C’est un mandat de dépôt. » Il était 23h30 à Dakar, ce mardi 7 mars, lorsqu’un membre du collectif des avocats de Khalifa Sall, à peine ressorti du cabinet du doyen des juges d’instruction, adresse à Jeune Afrique ce SMS laconique, confirmant le placement en détention provisoire du maire de Dakar.
Lui-même, pourtant, ne semble pas surpris. Anticipant l’issue de ce face-à-face, il avait rédigé par avance, avec ses confrères, un communiqué de presse aussitôt diffusé aux médias. « Cette arrestation et cette détention n’ont pour but que de freiner Monsieur Khalifa Sall dans ses ambitions politiques, en l’empêchant de se présenter aux prochaines élections législatives et présidentielle, prévues respectivement en juillet 2017 et février 2019 », clament ses avocats dans ce texte.
Selon eux, l’arrestation et la détention du maire socialiste de la capitale sénégalaise « sont arbitraires en ce qu’elles sont fondées exclusivement sur des raisons politiques et procèdent d’une instrumentalisation de la justice sénégalaise ».
Des soupçons sur la « caisse d’avance »
Depuis 16 heures le même jour, Khalifa Sall et plusieurs de ses collaborateurs à l’hôtel de ville se sont succédé dans le cabinet du juge. Deux percepteurs municipaux, qui ont ouvert le bal, ont bénéficié d’une mesure de clémence, le magistrat les laissant en liberté sous contrôle judiciaire.
Tour à tour, le directeur des affaires financières de la mairie, son adjointe, le chef de la division financière et comptable et trois autres personnes ont en revanche été placés sous mandat de dépôt. Lorsque Khalifa Sall pénètre, le dernier, dans le cabinet d’instruction, le scénario semble écrit d’avance.
Lui aussi a préparé son texte. Dans une déclaration liminaire de quatre pages, que Jeune Afrique a pu consulter, l’édile s’efforce de dissiper les soupçons qui pèsent sur l’utilisation, entre 2011 et 2015, de la « caisse d’avance » : une enveloppe mensuelle de 30 millions de F CFA que le maire est susceptible d’utiliser au profit des populations dans le besoin.
Un rapport d’audit de l’Inspection générale d’État (IGE) récemment transmis à la justice met en cause la probité des factures présentées pour justifier a posteriori l’affectation de ces sommes. « Je conteste formellement avoir jamais détourné le moindre denier public. Je suis un ordonnateur de crédits et non un...Lire la suite sur Jeuneafrique.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire