Nouvelle démonstration du très net rafraîchissement des relations entre la RDC et la France. Lors d'une conférence de presse jeudi à Kinshasa, le porte-parole de la Majorité présidentielle congolaise a estimé que le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, manifestait "de façon violente son antipathie" à l'égard du président congolais Joseph Kabila.
Après l’accord signé à Kinshasa entre la majorité et une frange de l’opposition reportant à avril 2018 la présidentielle censée avoir lieu cette année en RDC, Jean-Marc Ayrault, avait estimé mardi que cette décision n’était « pas une réponse à la crise » politique congolaise, avant de dénoncer « un semblant d’accord ».
Le chef de la diplomatie française avait également réaffirmé la position de Paris : « il n’y a qu’une façon de sortir de la crise, que le président annonce qu’il ne se représente pas et qu’une date soit fixée pour l’élection », soutenant ainsi la ligne défendue par l’autre frange de l’opposition, le Rassemblement, qui demande également à Joseph Kabila de quitter comme prévu le pouvoir le 20 décembre, date de la fin de son mandat selon la Constitution congolaise.
« Si notre budget nous avait permis de commander dix Rafale »…
Il n’en fallait pas plus pour provoquer à nouveau la colère de Kinshasa. « Jean-Marc Ayrault ne marquera pas son passage au Quai d’Orsay (..) en basant sa stratégie sur des attaques ciblées contre les autorités congolaises (…), en exprimant de façon violente son antipathie vis-à-vis du président Kabila », a déclaré jeudi 20 octobre André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), lors d’une conférence de presse.
Avant de poursuivre, sarcastique : « peut-être que si notre budget nous avait permis de commander dix Rafale, dix vedettes (…) ses propos eurent été plus affables ».
Nouvelle joute verbale
Début octobre, Paris et Kinshasa s’étaient déjà affrontés sur ce terrain. Il faut dire que Jean-Marc Ayrault n’avait pas mâché ses mots sur le plateau de TV5 Monde : « Je dénonce ce président qui n’a qu’un but : ne pas respecter la Constitution pour garder le pouvoir », avait alors déclaré le chef de la diplomatie française.
« La sollicitude du ministre Ayrault pour la RDC devient suspecte », avait répliqué le 4 octobre Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais. « Après avoir allumé le brasier en encourageant les extrémistes, il évacuera ses compatriotes et laissera les Congolais se débrouiller », s’était encore agacé ce dernier.
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